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 Comment Leymarr redécora son bureau [mois de Solem]

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Dan'l Ab Rhum

Dan'l Ab Rhum


Messages : 20
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Localisation : Anthalia ... enfin ...peut etre

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MessageSujet: Comment Leymarr redécora son bureau [mois de Solem]   Comment Leymarr redécora son bureau [mois de Solem] Icon_minitimeMer 28 Jan - 22:44

Abattre, tuer, égorger ca a toujours été mon affaire mais la décapitation c’est du nouveau, du tout frais, mais ca me plaît déjà. Voila les pensées qui m’habitaient à cet instant. Il est assez étrange ce moment, c’est un court laps de temps pendant le quel on se demande ce qu’il va arriver comme si tout devenait possible. C’est comme si on sentait les fils du destin se tresser autour du vide que l’on vient de créer. On se sent tout à coup capable de grandes choses, puis la situation nous revient brusquement c’est justement là que je me rendis compte du nid de guêpe dans lequel je m’étais fourré.
J’étais seul, enfin le seul vivant dans la pièce. La pièce en question était un bureau cossu, dans laquelle un cadre est encore accroché sur un mur. La scène représentée est d’un classique déconcertant. La tapisserie aux motifs affreux ruisselait de perles de sang, des milliers de bulles de vies qui tachent et rougissent, qui dévalaient le mur pour finir par se répandre sur le parquet. Comment un esprit ne pouvait-il pas faire le lien entre cette course effrénée vers le sol et la vie d’un humain, tout doit y être rapide et la fin est toujours la même une mort stupide. A mes cotés un reposait cadavre mutilé atrocement. Le corps était celui d’un homme corpulent, le genre de ceux qui ont toute leur vie réussi à profiter des autres sans avoir à trop se remuer. Mais dans peu de temps il bougera certainement, mu par la force des vers qui se repaitront de sa chair tendre et molle. Je ne pu m’empêcher de penser à sa triste mort. Le pauvre lui qui avait toujours eu goût pour le spectacle n’aura même pas offert sa mort comme dernière représentation. Mais son esprit n’eut pas à s’inquiéter bien longtemps. Je lui chuchotais « Bientôt, très bientôt on ne parlera plus que de ça, de ta mort ». La scène était uniquement éclairée par la fenêtre entrouverte qui donne sur une ruelle. Les piétons en bas s’avancent vers leurs trépas futurs sans savoir qu’un des leurs vient de se faire dessouder.
En effet qui aurait pu s’en douter quelques jours plus tôt que le capitaine André Leymarr allait être décapité ? Personne ! Un homme brave comme lui et œuvrant de plus, pour le « bien », l’ « honneur » et la « justice », -trois mots vides de sens dans la bouche d’un préfet de jour- personne ne voudrait le voir mort. C’est ce qu’ils diront tous ces péquins demain matin. Enfin non, tout le monde n’était pas d’accord sur ce sujet, et jusqu’à preuve du contraire les opposants à sa vie ont gagné leur pari.
Je suppose qu’il faut que je vous raconte toute mon histoire sinon ca ne pourra être clair. Moi vous me connaissez tous, je suis le gouri, Dan’l. Vous connaissez aussi Sir Pyle S. Culpa. Bon alors c’est simple il m’a envoyé tuer un préfet de jour du nom de Leymarr pour le compte d’un gugus prêt à y mettre le prix. Jusque là je n’ai perdu personne pas même le Félis ? Non, c’est bien, continuons. J’ai dû fouiller dans le quartier de la corbeille et dans la rue de la cruche pour retrouver sa trace. Trois maudits jours que ca m’a pris ! y a fallut que je me colltine la concierge d’abord. Je l’entends encore me jacasser que c’est un homme influent et qu’elle peut pas me dire où il est. Quelle greluche c’te pauvre dame là ! Mais bon faut dire que l’air du mystérieux informateur qui a un tuyau sensationnel sur la dernière affaire ça marche toujours avec ces mégères. Un peu de poudre aux yeux quelques récits et l’affaire est dans la besace. Elle y croyait dur comme fer la pauvre, elle me voyait déjà retrouver « son Capitaine » pour lui livrer des informations confidentielles sur une guilde de faux monnayeurs. Hélas pour elle, elle était bien loin de la vérité, et moi aussi ! Il est pas revenu comme ce que me disait la concierge, ce n’est que le lendemain après être rentré à la planque gouri du coin que j’appris qu’il était resté toute la nuit au poste de police de l’intra-muros, à bosser sur une affaire. Et il était totalement hors de question que j’aille me faire dézinguer là-bas et en plus par une horde de têtes-de-bois furibonds, dans l’espoir d’avoir pu zigouiller mon zouave. Je devais attendre qu’il rentre chez lui, c’était l’endroit idéal. Bien qu’idéal soit un mot un peu fort, je peux quand même vous assurer que malgré la présence de sa famille et d’une bonne, ca restait le lieu le plus propice. En effet, bien qu’il possédait une résidence près de Samarande il n’y avait pas posé un orteil depuis plus de cinq mois. Et puis même si j’avais longtemps rôdé autour de son club de tarot j’avais renoncé à cette hypothèse depuis longtemps. Beaucoup trop mouvementé et réduit comme guitoune. Moralité le temps que je me familiarise avec ses horaires et ses habitudes, ca me prit pas loin de quatre autres jour. Pendant ces quatre jours j’eus tout à loisir d’explorer ses souterrains et sa cave. Un fin boyau passait depuis un égout tout proche de la cave jusque dans un recoin de la cave. Mais le problème c’était l’entrée de la cave, pile en face de la porte d’entrée et au croisement de la cuisine et du salon, le meilleur moyen pour se faire accrocher. C’est après une de ces escapades dans les entrailles de l’intra-muros que je découvris une petite fenêtre. Elle était juste à l’aplomb de la plaque d’égout de laquelle je me faufilais. C’est pour cela que je n’l’avais pas encore remarquée. Quelques minutes plus tard j’étais sur le toit du bâtiment d’en face à estimer la hauteur de chute et l’angle nécessaire pour passer sans me blesser. Ca sembler intentable, alors dans mon esprit commença à se développer un embryon de plan. Le dernier qu’il me fallut pour la préparation du plan, je le passais dans une cave à me creuser la caboche, et à emboiter des engrenages et des mécanismes. « Il est six heures et tout va bien » cria le sonneur. Pas pour longtemps pensais-je. Je plaçais ma petite machine et son câble dans mon sac. A coté je plaçais mon grappin, par précaution, et quelques carreaux de plus que prévu. Je plaçais mon arbalète sur mon dos, mes lames aux flancs et une dernière dans une botte.
Ca y était le meurtrier que j’étais allait à nouveau ôter une vie et contraindre une famille aux pleurs. Mais je n’en avais que faire, ce préfet allait trouver la mort, car j’ais le goût du sang, de la terreur et de la gloire qui s’entremêlent. Je suis un criminel, vous me trouverez peut-être écœurant et infâme voir même abjecte mais croyez moi, lorsque l’on goute au meurtre on ne peut s’en passer.
Je passais par les égouts, pataugeant dans la mélasse accumulée par des générations d’être de surface. Cette heure-ci, ils devaient encore grouiller au-dessus de ma tête. L’écho de mes pas semblait hésiter à se répercuter contre les parois du tunnel, alors j’avançais vite et sans bruits. « Il est six et trente minutes et tout va bien » Mon pigeon allait être chez lui d’ici un quart d’heure. Ma synchronisation me semblait parfaite. J’émergeais sautait hors de l’égout, récupérais la plaque avant qu’elle n’heurte le sol, pour la reposer sans bruit juste à coté. Je grimpais en un éclair le long du lierre et de la façade de crique pour me retrouver deux mètres au-dessus de la fenêtre de ma cible. Dans cinq minutes, il arriverait ouvrirait la fenêtre pour aérer, j’en profiterais pour sauter dans le bureau et me planquer derrière le fauteuil. Il reviendrait trois minutes plus tard après être subvenu à ses besoins urinaires. Il arriva par la rue sonna grâce à la cloche que je remerciais d’avance. A peine quelques secondes plus tard il entrait dans le bureau ouvrait la fenêtre et ressortais du bureau. Mais il avait laissé la porte grande ouverte, quel âne bâté ! Inspirant deux fois et expirant profondément, je m’élançais dans les airs, je sentais les poils qui dépassaient de ma cagoule vibrer sous l’effet du vent. Cette seconde sembla ralentir à l’extrême puis j’atterris avec légèreté et souplesse sur le bord de la fenêtre. Je fis un bond vif et gracile derrière le fauteuil. Personne ne pouvait m’avoir vu. J’attendis les pas lourds et pesants du capitaine… Pendant cette attente, je sortis mon arbalète et je la chargeais. Mais les poc-pocs ne vinrent pas, ils furent remplacé par les légers craquements du parquet que produit une dame fine et discrète lorsqu’elle se déplace à moitié accroupie.
D’un coup mon instinct reprit le dessus, je n’étais pas le seul assassin dans la maisonnée ! je l’entendis s’approcher de la porte du bureau je sortis ma lame gauche, et je la mis de manière a pouvoir voir le reflet de mon émule à sa surface. Et ce que je vis ne me surpris guère, il ne s’agissait bel et bien d’une femme accroupie. Elle tenait un surin dans la main. Elle pénétra dans la pièce avec un air suspicieux, je la vis alors ouvrir le bureau et en extraire un petit coffret. Elle l’ouvrit et en sortit une liasse de papier qu’elle fourra dans sa poche. J’entendis les pas de Leymarr en premier, elle réagit en paniquant lorsque les pas se rapprochèrent. Elle se précipita vers le fauteuil, passa en face de la fenêtre ouverte et fut glacée d’effroi lorsqu’elle découvrit un gouri gerboise une arbalète chargée à la main. Par un réflexe, qui m’avait déjà sauvé plusieurs fois, j’alignais le carreau avec le buste de la femme puis mon index appuya sur la détente. La tête de métal projeta l’assaillante par la fenêtre. On entendit son corps tomber dans la rue avec un *pof* caractéristique. J’estimé les chances que quelqu’un remarque le corps d’une femme habillée de noire dans une ruelle sombre et jamais fréquentée pendant le jour tombant. Puis j’espérais. A peine avais-je abaissé mon bras et repris ma position initiale que ma cible entra à son tour. Elle fronça les sourcils et referma la porte. Mon petit cœur de gouri repris un rythme normal et je repris mes lames dans les poings. Il s’approcha du bureau avec un air étonné. Puis il se tourna alors vers ma cache, il fit son dernier pas en jurant : « que je sois damné si quelqu’un s’est introduit ici à mon insu ! ». « Qu’il en soit ainsi » furent les dernières paroles qu’il entendu. Alors un éclair brun et argent le frappa en plein thorax, ma lame droite lui déchira le sternum, le privant ainsi de toute respiration. D’un mouvement de pivot je retirai mon poignard de ses cotes et tailladais sa carotide d’une large entaille qui dessina comme une arche rouge, de la quelle s’échappa un jet de sang qui souilla le mur. Le capitaine Leymarr mourut dans un gargouillement digne d’une chaudière infernale.
Voila maintenant vous savez ce qu’il s’est passé jusqu'à maintenant. Et nous allons connaître la suite ensemble. D’un coup de lame je le décapite, et de trois autres je lui fais un petit traitement spécial. Je ne prends pas le temps de fouiller la pièce, mais je referme à clé le bureau. Je place la tête dans mon sac à l’intérieur d’un sac de toile prévu à cet effet. Puis je me penche par la fenêtre et accroche mon grappin en haut du toit dans la gouttière je tire plusieurs coups secs pour assurer ma prise. Je me décide alors à monter le long de la corde. Arriver en haut je sors de mon sac, le sac en toile de jute et ma petite machine. J’attache le câble de cette dernière à la tête. Je m’avance alors vers la cloche de la sonnerie, je relis l’autre extrémité du cable et je place la tête en position sur la balance de mon installation.
Je me dépêche alors pour rejoindre le plancher des vaches et voir si le corps n’a pas été vu. Par chance le corps n’était pas visible depuis la rue. Je le refourgue alors par la bouche d’égout restée entrouverte. Me dirigeant vers la rue qui commence à se peupler de son lot d’alcooliques et de gens des ombres, je repère un gamin qui fera parfaitement mon affaire. Je m’en approche discrétement et de mon ton le plus jovial j’entamme la discussion :
« Salut, toi ! Comment tu vas ?
-Maman elle m’a touojurs dit que les gens en noir ils sont louches et qu’faut pas s’en approcher ! Va-t-en !
-Ta maman elle t’a déjà parlé des gens qui proposent de l’argent facilement gagné ?
-Ah !! ben ca, c’différent ! Qu’esse tu veux queu’j’fasses ? »
Et c’est ainsi que le lendemain on parla de la tête du capitaine Leymarr qu’on avait retrouvé accroché au bout d’une corde juste au dessus de sa porte d’entrée à la vue de tous. Selon les journaux «Le visage du valeureux capitaine Leymarr était sauvagement déchiré. Ses yeux manquaient et ne laissaient que deux trous béants dans son visage, de plus sa langue pendait par l’orifice qui l’avait vidait de son sang. » Un autre un peu plus osé marqua même « Sa tête fut pendu il est donc normal que sa langue sortie forme comme un appendice parfaitement masculin à l’instar des pendus qui avait le gourdin raide. »
J’étais fier de moi le lendemain matin lorsque j’entendais autour de moi tous ces cloportes colporter la nouvelle de mon forfait. Ca me ferait un bon coup de réclame. J’avais de nouveau accomplit ma mission avec rigueur malgré les imprévus qu’elle comportait.

Dan’l
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